Au milieu du pont vieux de St Flour, au Moyen-âge vivait la Recluse. Emmurée vivante dans une pièce exiguë, elle mourait à petit feu après une année tout au plus et était alors remplacée. Souvent choisie parmi les plus pures des jeunes filles du village,les veuves et quelques veufs, elle apparaissait plus amène d’accomplir les prières des villageois pour faire fuir les fléaux qui sévissaient alors dans ces contrées. Peut-être 150 personnes seraient ainsi mortes enfermées par leur volonté ou par la folie des hommes. Ces vies considérées comme des bougies à souhaits se sont éteintes les unes après les autres. «L’installation pour 150 recluses» dans la sacristie les représentera. Tel un jeu de domino, 150 petites filles en cire reliées par le même long filament s’éteindront les unes après les autres ; chaque mort appelant la suivante. La légende des recluses raconte l’histoire d’un imaginaire si fort qu’il incita tout un village à laisser perpétrer durant plusieurs siècles, des sacrifices humains. Le thème des recluses m’a beaucoup touché; j’ai choisi d’évoquer ces faits dans une installation tout en douceur qui rappelle la pureté de ces âmes. Le temps a une importance considérable dans ce travail qui se déconstruit comme un film au fil des jours, au fil des mois d’exposition, chaque figurine aura son jour de gloire puis s’éteindra en laissant quelques trace de son existence. La lumière éclairera la sacristie jusqu’à la dernière bougie puis sombrera dans l’obscurité.
« Installation pour 150 recluses » Dans la sacristie, 150 bougies en cire de 14 cm en forme de petite fille. Chacune d'elle s'allume en série car elles sont toutes reliées entre elles par le même filament de coton. La structure supportant les bougies mesure 3 m par 3 mètres.
Installation pour 150 recluses - Viviane Riberaigua - 2007 - Artiste Plasticien (ne)
(oeuvre in situ / oeuvre ephèmère / sculpture / art contemporain / Art conceptuel - Installation d'Art Contemporain)